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vendredi 26 février 2016

Karma police

Parfois, j'ai l'impression de vivre dans un livre, ou pire...dans  un CD.
En ce moment, j'ai le sentiment de vivre ma vie dans l'album à la renommée ô combien internationale, OK Computer de Radiohead.
Hier, c'était dans celui de Christophe Maé, nan, je déconne.
Ce n'est pas très très original, je te l'accorde, mais je ne te raconte pas ma vie pour t'en mettre plein les mirettes, me la raconter et te dire des trucs qui seraient faux.
Certes, j'ai une propension à exagérer les choses parfois, mais si tu me connais un tant soit peu, tu sauras que l'exagération chez moi, c'est tout un concept in fact.
Bref, si j'écris sur ce blog, ce n'est pas non plus pour te faire pleurer, ou que tu t'apitoyes sur mon sort, pas du tout. Te faire pitié ne fait absolument pas partie de mes ambitions.
En vérité, si j'écris sur mon blog, la visée est tout d'abord personnelle et purement égoïste. C'est une démarche servant, tu l'auras deviné, d'exutoire , c'est une façon tout à particulière, je te l'accorde, sans doute exhibitionniste, d'éloigner tous mes démons, mes émotions négatives, mes traumatismes, de les dédramatiser aussi peut être.

Ce que j'ai envie de te dire à travers mes mots, c'est que rien n'est si grave que de ne plus être soi même.
J'ai envie de te dire de ne pas faire les mêmes erreurs et que si c'est trop tard, eh bien, justement, ta vie est longue et que tu auras tout le temps de réparer ce qui est cassé ou de consolider ce qui est bancal.
Certains d'entre vous m'ont écrit pour me dire qu'ils s'étaient reconnus dans mes propos. Que l'objectivité avec laquelle je me livrais, l'intimité de mes émotions que je livrais abrupte et sans artifice , les mettaient parfois mal à l'aise mais que ma sincérité les avaient touché en plein cœur.
Je dois avouer que cela m'a fait plaisir d'avoir un retour sur mes billets et de savoir que certains hommes pouvaient à la lecture de ceux-ci s'identifier et se remettre en question.

Et j'apprends pas plus tard qu'hier soir, que toi aussi, le malveillant, le médisant, tu me lis également.
Et d'apprendre que mon blog pouvait être outil à me cracher dessus ou évoquer en toi certaines moqueries ne m'a même pas fait l'ombre d'un pincement au cœur pour tout te dire.
Sérieusement, après toutes ces années, tu n'en as pas assez? Ne pourrais-tu pas m'oublier un peu?
Lorsque nous étions à la fac, tu m'as fait perdre toute confiance en moi. J'aurais été dévastée, il y a 10 ans d'apprendre ce type de nouvelle tant je désirais être appréciée de tous.
Mais aujourd'hui vraiment, si tu qualifies ma démarche de merdique, de ridicule, si mes propos sont l'occasion de te foutre royalement de ma tête, non vraiment, passe ton chemin.
A priori, pour ma part, je n'ai jamais autant médit sur la vie des autres que lorsque la mienne était totalement vide de sens.
 Peu m'importe, je te remercie grandement d'avoir consacré 15 minutes de ta vie à me lire, c'est quand même généreux de ta part, d'autant plus si tu me méprises à ce point . Je te donnerai de quoi alimenter ton moulin pour terminer en te remerciant également de parler de moi, de me rendre principale actrice de tes dires, même si c'est en mal et même si c'est dégradant. Parce-qu'au final, n'y a t'il pas pire insulte que de susciter l'indifférence? A bon entendeur, passe ton chemin.

Et pour revenir à nos moutons, je disais donc que souvent, j'ai le sentiment de vivre dans un livre, dans un film, dans un CD.

 Pourquoi ça? Parce-que je suis complètement perchée, voilà tout.
Barrée, tarée, perchée, à l'ouest... "Mais je ne suis pas folle, vous savez", oh un peu quand même!
Lorsque je passais mon concours pour être prof, la prof de danse contemporaine me disait: "oh mais toi, tu vas avoir une bonne note, tu es complètement allumée!".
Est-il nécessaire de dire que j'ai eu 15...
bref, tout ça pour dire qu'en ce moment, j'ai l'impression de vivre dans l'album de Radiohead.
c'est un chef d'œuvre. Chaque note, par exemple, sur "No surprises" provoque chez moi, toutes sortes d'émotions. La nostalgie, la nostalgie de l'insouciance voilà, l'envie, le désir d'avancer, l'espoir que tout s'arrange d'un coup de baguette magique, cette tristesse d'être si naïve aussi.
Ça sert donc à ça la musique. Et Karma Police... doit on parler de cet amertume, de ce grand chagrin, de cette incompréhension et de cette impuissance qui me secouent à l'intérieur à chaque fois que j'écoute en boucle ce morceau. C'est étrange de vouloir à ce point ressentir le besoin d'être dans la souffrance mais pour faire son deuil, je pense véritablement que c'est inévitable.
En fait, je ne sais pas toi, mais quand j'aime, quand je ressens des tonnes d'émotions à l'écoute d'une chanson, j'ai besoin de l'écouter en boucle, peut être dix, vingt, trente fois jusqu'à l'écœurement total.
Jusqu'à me rappeler, que oui, malgré tout, je suis encore vivante.

Quand mon père est parti, j'ai eu besoin d'écouter encore et encore "a real hero" de College and Electric youth. Il en ressort une légèreté absolument pesante. surprenant, j'en conviens et pourtant.
En fait, ce que je voudrais te dire à travers ce monologue absolument flippant, c'est que pour les gens comme moi, tout est l'occasion de se projeter, de disserter, de réfléchir, ou non de méditer, et surtout
de ressentir.
Les gens comme moi sont dotés d'une hypersensibilité accrue.
Ces gens voient, ressentent des choses de manière différente et surtout de ce fait, la relation de couple peut être extrêmement compliquée.
Aussi loin, que je me souvienne, j'ai toujours été à la masse, j'ai toujours été décalée et un peu à côté de la plaque mais je sais pourquoi.
Et j'ai toujours eu l'impression de vivre dans une chanson et d'y trouver toutes les émotions et toute l'intensité que je recherche finalement pour exister. Et je pense que nous sommes plein dans cette position.
Alors si c'était possible de vivre qu'avec des chansons, voilà ce que serait la playlist de ma vie.
Je me retrouverais mes amies sur "I feel it at all" de Feist.
Et on marcherait dans la rue sur "Maria" de Blondie.
On rentrerait de la plage sur le son de la fonky family ou de NTM, a l'ancienne quoi...
Je danserais et je boirais un coup aux fêtes de Bayonne sur "la rumba de barcelona " de Manu chao ou de "À dios le pidos " de Juanes.
Je rirais comme jamais avec jojo et François lorsque je vais à Lille sur "le temps est bon" d'Isabelle pierre ou "true romance" des Citizens.
Je broierais du noir sur "l'acide" de rose ou "pâle septembre" de Camille.
J'aurais évidemment des envies de vengeance sur "Pas assez de toi" de la Mano negra.
Mais surtout, je sourirais au souvenir de la nuit du siècle sur "tonight, tonight" des Smashing pumpkins, et j'aurais à nouveau l'envie d'être aimée sur "Shine on my Way" de Patrice et d'aimer sur "it's supposed to be love" d'Ayo.
Et  j'aurais envie de me sentir invincible  à chaque fois que je vais courir sur "viva la vida" de Coldplay.
Puis j'aimerais perdre encore et encore le contrôle et perdre at "my favourite game" des Cardigans.
Et toi, et toi, quelle serait la playlist de ta vie d'en ce moment...

mardi 16 février 2016

L'altruiste hédoniste

je ne parlerai pas cette fois de feu mon couple et toutes les souffrances, toutes les reconstructions qui y sont liées. Rien de tout ceci.
Cette fois, j'ai envie de rire, et de le faire avec cynisme et ironie,car ce sont des traits de personnalité, qui, je crois, me caractérisent plutôt bien.
Alors, si vous passez par là, messieurs, peut-être vous reconnaîtrez vous dans ce que je m'apprête à relater et c'est tant mieux.
Sans doute que vous m'en voudrez, que vous vous insurgerez contre moi. Vous vous direz que je ne raconte, que je n'écris que des conneries. Soit. Question de point de vue. Après tout, vous avez entièrement le droit de ne pas être d'accord et de le dire haut et fort, oui, allez-y rebellez-vous. Encore heureux que je ne détienne pas la vérité. De quel ennui serait ma vie si seulement si je savais tout!
Bref, peut-être même, messieurs que vous me traiterez de connasse, d'idiote, de méchante ou d'aigrie, j'assume, tout ici est vrai!
Et vous mesdames, que dire? Ne me remerciez donc pas! Régalez-vous!
Justement, ce matin, j'ai longuement conversé avec mon amie Julie. J'aime beaucoup discuter avec elle car elle est drôle, légère et très futée. J'aime sa vision de la vie.
Nous parlions des hommes en général. Puis la conversation a dérivé, doucement mais sûrement vers une catégorie d'hommes bien précise à vrai dire.
Une espèce malheureusement pas en voie de disparition, l'espèce des altruistes hédonistes.
Comment décrire cette espèce? Il y a tant de choses à dire! Chacune d'entre nous en a, au moins croisé un ou même fréquenté de près, en vrai. Et puis d'autres, comme moi en ont côtoyé un peu trop et je reviendrai sur ce souci d'ordre majeur un peu plus tard, tu permets.
L'altruiste hedoniste, c'est ce don du ciel, cet homme incroyable qui met un point d'honneur à satisfaire la gente féminine enfin surtout toutes les femmes peuplant l'univers, je dis bien toutes tant sur les plans sexuel, faussement affectif, et puis je crois que c'est tout.
Cet enfoiré affectif a fait de la drague une expertise, que dis-je une science! Aucune femme ne peut lui résister ou rarement et je ne vais pas tarder à t'expliquer pourquoi.
Cet altruiste, on le trouve beaucoup dans le sud-ouest, mais aussi à Paris et sans doute dans plein d'autres régions où je ne suis jamais allée observer la bête de plus près . Quoiqu'il en soit, il est fort très fort et ses terrains de chasse et de jeux préférés se trouvent dans un premier temps sur les réseaux sociaux. Le petit truc de ce grand prédateur c'est de sharker sur Facebook, messenger, tinder, WhatsApp, Instagram, snapchat. Et je n'ai sans doute pas tout couvert, bref.
Le but? Se faire un semainier digne de ce nom avec un recrutement de qualité.
 Comment s'y prend t'il? Quel est son secret? Fastoche! Envoyer dans un premier temps des messages faussement sympathiques et liker tout ce que tu postes, histoire de te faire croire que tout ce que tu trafiques est vraiment trop intéressant et que tu es vraiment très très jolie. Alors qu'en vérité, l'altruiste hedoniste se demande simplement combien ça lui prendra de temps pour éventuellement t'enlever ta petite culotte!
Finalement ce type est un peu un pêcheur. Il met des lignes un peu partout et voit qui mord à l'hameçon et souvent les prises sont multiples. Pourquoi? Parce-que l'altruiste est irrésistible et je suis sérieuse sur ce point. La plupart du temps, il a un regard de braise, ou un sourire colgate, un beau corps ou de l'allure, ou même les quatre en même temps.
Mais surtout son taux de réussite est entièrement basé sur sa tchatche et son charisme. Car c'est là que le bât blesse, l'altruiste hedoniste est un mec sympa, très intéressant et même souvent très drôle, alors finalement je vous le demande pourquoi résister? Oui pourquoi?
Oh, simplement parce-qu'il y a déjà une petite quinzaine de prétendantes attendant gentiment d'être honorées par cet Apollon.
Ce qu'on disait avec Julie, c'est que cet espèce toujours pas en voie de disparition, eh non, pourrait faire un très bon pote. On peut beaucoup se marrer avec lui, parce-qu'il est rigolo, sympa et attentif.
Souvent cet homme est cultivé, intelligent et il faut l'être pour manier l'art de la séduction comme il le fait. C'est extrêmement facile de tomber dans le panneau parce que passer des moments avec lui c'est agréable, j'en conviens. Mesdames, ne vous projetez pas par contre, il n'y aura aucune issue donc prenez ce qu'il y à prendre mais ça s'arrête là d'accord?
Et  malheureusement avec ce genre d'oiseau, rien n'est gratos. Et moi, je suis pour lui une cible idéale. Je suis une cible idéale pour lui parce-qu'assez facile d'abord.
Je suis jolie sans être non plus renversante, petite donc pas trop impressionnante, j'ai une situation et quelques passions donc pas un cassos et surtout je suis très sociable donc pas du tout sauvage et trop compliquée à approcher et surtout j'ai l'air tellement naïf. Si tu me lis l'altruiste, rappelle toi que c'est juste un air, que j'ai bien cerné ton jeu et que je suis beaucoup moins idiote que j'en ai l'air...
Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été un piège à altruiste hédoniste. Non pas que je sois dupe. Mais je crois qu'il y avait une sorte de challenge qu'en grande compétitrice que je suis, j'avais à coeur de relever.
J'ai réussi à en changer un temporairement, il était tombé amoureux de moi, sûrement à cause du gros vent qu'il avait pris. Faut comprendre, l'altruiste hedoniste n'a pas l'habitude puisqu'elles lui disent toutes oui et il le sait!
Mais le naturel est revenu au galop pour le mien, que voulez-vous? Entre supporter une épouse
chiante, grosse, capricieuse, exigeante et s'amuser avec toutes ces beautés que la terre porte, le choix
est vite fait oh lala !
Le truc de ce mec c'est de rassurer son ego en multipliant les conquêtes, en ne s'attachant surtout pas, et en distribuant du bonheur à droite et à gauche, devant, derrière, en haut, en bas, partout quoi
L'altruiste hedoniste n'a pas compris qu'au final, chaque femme finit par le mépriser. Ou alors il s'en moque tout simplement.
Et j'irais même jusqu'à dire que l'altruiste hedoniste est à l'homme ce que la petite salope est à la femme. Mais la bienséance veut qu'on dise plutôt don Juan. N'importe quoi.
Toute façon si l'on traitait un altruiste hédoniste de petite salope, ça pourrait bien l'exciter. Mais ce qui l'exciterait encore plus pour tout te dire c'est de le snober. C'est comme ça que cet affreux jojo est capable d'arrêter de papillonner un temps, en étant ignoré, squizzé, oublié.
Ah le vieil adage du "fuis moi je te suis, suis moi je te fuis".
J'aimerais alors te dire aujourd'hui que je n'attirerai plus ce genre de mâles, et que moi même ne m'y intéresserai plus,
Je pense que j'ai évolué, je connais leurs techniques d'approches et tout le reste en fait et puis je suis une femme, pas un numéro qui attend son tour, je crois pas non.
Je suis trop bien, beaucoup trop bien et trop complète pour un altruiste hédoniste, comme toi et toi et elle aussi.
Alors aujourd'hui je repense à ce mec qui m'avait apporté une lettre d'amour quand je bossais chez Nike, qui était truffée de références du père noël est une ordure ou des bronzés, il y écrivait "comme dirait Thérèse, chaque pot a son couvercle et toi tu es le mien". Trop attentionné rigolo.
Je repense à ce mec qui m'avait envoyé un iPod à l'époque ou les iPhone n'existaient pas pour que je puisse courir avec de la musique. Pas assez radin.
Y avait ce surfeur aussi qui m'avait fabriqué des bougies
dans des peaux d'Orange et des pommes de pin et qui m'appelait tous les soirs pour me parler de lui de sa vie, j'avais trouvé ça nul. J'étais méchante et peut être que j'ai été punie.. Trop d'imagination.
Et puis il y a ce parisien, qui m'a écrit le plus beau mail qu'il soit foutu d'écrire à la femme qu'on aime, dont je connais encore chaque ligne. Ce parisien qui me faisait sillonner tout paris sur son Vespa, à qui je n'ai daigné donner qu'un tout petit baiser. Ce même homme qui a pleuré lorsque je lui ai annoncé être enceinte d'Eneko. Beaucoup beaucoup trop amoureux...
Rien ne vaut un bon altruiste hédoniste qui va te faire une cour effrénée le temps d'avoir un rencard, de passer la nuit avec toi et  pour qui tu n'existeras plus, une fois la porte de son appartement passée.
Alors aujourd'hui, maintenant que j'ai du flair, que je suis libre, indépendante et méchante, je crois qu'aujourd'hui, je donnerai leur chance à ces gentils, ces attentionnés, ces envoyeurs de lettres, de mail drôles enflammés, "juste comme ça, juste pour voir, comment ça serait cet amour là".

Et pour toi altruiste hédoniste, je ne t'oublie pas...

vendredi 12 février 2016

Je m'en vais

"Tu me traquais, tu m'avais vue, tu m'as pris au collier et mon cou, tu l'as tordu".
L'autre jour, je ne sais plus pourquoi. Je ne sais plus pourquoi tu m'as exaspérée à tel point que j'ai fini par te dire: "mais sérieux, quand tu t'es mis en tête de m'épingler sur ton petit tableau de chasse y a 7 ans, tu pouvais pas agiter 7 fois tes doigts en l'air avant de pianoter sur Facebook, et de finir par me pourrir la vie. Sérieux, je t'avais rien demandé, tu ne pouvais pas me foutre une paix royale."

Chacune de nos rencontres est une épreuve mais je sais bien qu'un jour futur, ça n'en sera plus une.
Encore aujourd'hui, j'ai progressé, je ne te déteste plus, pire, je te méprise et bientôt, tu ne me feras plus rien, non non, plus rien du tout.
Peut-être même qu'on se claquera la bise, on se mettra des grandes claques dans le dos, non quand même pas. Eneko serait content, de nous voir nous faire des grandes accolades et éclater de rire, il nous demanderait si on est redevenus amoureux, j'imagine la scène... Et je m'écrirais: "oh non beuuurk". Je m'égare, je raconte n'importe-quoi, pour me persuader qu'un jour prochain, tout sera beaucoup plus simple.
Au commencement, ça a été insupportable de te voir, ta présence me transperçait le cœur, j'avais le sentiment que j'en crèverais cinquante mille fois.
Je te regardais et je m'effondrais la plupart du temps quand tu partais. Je cherchais des prétextes pour que tu restes plus longtemps. Ta froideur et ton détachement me renvoyaient encore plus à ma solitude et à mon désespoir.
Et la plupart du temps, je finissais par appeler une de mes amies ou ton meilleur ami, dévastée et déboussolée de ne pouvoir te chasser de ma tête, de mon cœur, de ma peau, une fois que tu avais quitté l'appartement.

"Je te remplace comme je le peux, que tout s'efface, j'en fais le vœu, ce sera sans toi alors... Alors je n'ai plus qu'à être d'accord."
C'est vrai, c'est moi qui t'ai quitté en fait. Mais on va pas se mentir, t'attendais sur ça, jusqu'au dernier moment.
Jusqu'au dernier moment, pardonnez moi la vulgarité de l'expression, tu n'as pas porté tes couilles.
T'attendais que ça pour te donner le beau rôle, celui de la victime, que sa mégère de femme fout dehors.
Mais ça faisait un moment que t'assurais tes arrières.
 Ça faisait un bon moment ouais que tu me disais mais si on se sépare, ça serait bien qu'on fasse comme ci, comme ça.
Et je blêmissais, tant j'étais investie, tant j'étais occupée à recoller seule les petits morceaux du miroir que t'avais laissé s'exploser par terre avec assurance et désinvolture.
Y a des jours où je me demande même si tu ne l'as pas volontairement balancé au sol, comme ça, pour voir, jusqu'où je pouvais aller par amour, pour toi, pour nous. Pour voir, jusqu'où toi tu pouvais aller dans l'irrespect, la bassesse et le mépris.
Tu m'as bousillée , y a pas d'autres mots. Tu m'as dévastée, tu m'as détruite, tu m'as achevée, je t'assure.
Pourtant, je sais que tu m'as aimée et je sais que tu m'aimes toujours.
Je l'ai revu ce regard l'autre jour, c'est toi, qui a joué la montre pour ne pas partir cette fois là.
Je t'ai vu me regarder. En fait non, j'ai senti cette chaleur, je la connais par cœur.
Je t'ai vu me détailler. J'ai senti la chaleur de ton regard. Je sens cette interrogation sur ton visage, cette stupeur de ne plus me reconnaître. Mais finalement de reconnaître celle que tu avais choisie y a 7 ans de ça.
 Y a 7 ans pile, on y était en plein dans notre love story et en vérité, on avait rien a voir.
Peut-être même qu'on aurait jamais du se rencontrer, mais l'avocat en a voulu autrement et on est tombé fou amoureux l'un de l'autre. Ça nous est tombé dessus comme la pluie au Pays Basque en Novembre, c'est dire.  Ça nous est tombé dessus sans qu'on y puisse rien.
On avait rien a voir non. J'étais aussi superficielle, légère, incohérente que tu étais rationnel, rabat
joie et grave sur tout sur rien. J'ai su te dérider et surtout j'ai su te dire non, j'ai su te dire de dégager.

Ce que tu n'as jamais su c'est que le jour où je t'ai dit gentiment d'aller voir ailleurs si j'y suis, je bluffais.
Je suis rentrée chez moi, j'ai dit à valérie, j'ai dit à May, les filles je crois que j'ai merdé... Je l'ai jeté, ça sent le plan foireux, les filles, j'ai trop donné.
J'en étais malade. J'ai cru que c'était foutu, je voulais sauver ma peau en vérité. Mais deux jours plus tard, t'étais à moi.
On la connaît la suite. Personne ne pourra dire le contraire, on s'est aimé comme des tas de couples, sans pouvoir donner d'explication.
On se regardait, on se parlait avec des voix débiles, on se donnait des surnoms d'animaux consternants. J'avais jamais fait ça avant. Et avec toi, je trouvais ça normal.
La vérité sur toute cette histoire, c'est qu'on avait rien à voir. On aurait jamais du vivre ensemble.
Ma légèreté a fini par avoir raison de toi. Et ta façon de te noyer dans un verre d'eau et de faire une catastrophe du moindre pseudo détail a fini par m'angoisser.
Les derniers temps, j'appréhendais le moment où tu franchirais le pas de la porte car je savais qu'automatiquement quelque-chose n'irait pas comme tu voudrais.
J'ai fini par avoir peur de tes réactions.
Et j'imagine que tu as fini par t'exaspérer de ma façon trop insouciante de vivre ma vie.
Et je sais bien ce qui t'a encore plus exaspéré au bout d'un moment, c'est ma dépendance à toi, à ton regard, à tes mots, et à toi.
Tu m'avais choisie, libre, tellement libre, déjantée, indépendante, et rock´n'roll et tu t'es réveillé 6 ans plus tard avec une femme, plus mère que femme, passionnée de couture. Y a de quoi en perdre son latin.
Une femme qui te reproche de ne rien foutre à la maison alors que 6 ans auparavant le moindre de ses soucis c'était de savoir quoi te dire pour te faire vibrer encore et encore.
Et une femme qui ne peut pas vivre sans toi, sans ton affection, sans ton amour.
Tu t'es essoufflé, et tu as fini par me mépriser d'être tout le temps dans l'attente.
La vérité dans tout ça c'est que l'enfant, le rêveur, c'est toi, tu n'as pas voulu grandir, t'as rien voulu
assumer alors t'as préféré me bousiller et démonter tout ce que je m'étais résignée à construire pour tes beaux grands yeux noirs, pour être comme toi, pour qu'on soit heureux.
Et j'ai échoué car j'ai pas compris que t'étais un gamin.
Alors ne sois pas si surpris quand tu me vois rouler des hanches dans mon slim taille 25 devant toi. Ne sois pas si surpris, quand je rentre des cours, un anneau dans le nez. Mon moi a repris ses droits.
Et mon moi, en vérité, tu n'as pas su le garder, tu n'as pas su le conserver.
Tu n'as pas su me dire qu'en vérité ce que tu aimais chez moi, c'était mon vrai moi.
Tu m'as façonnée, je me suis perdue.
Tu m'as trahie de la pire, la plus humiliante façon qui soit.
J'en ris aujourd'hui. T'as cherché mon moi dans elle. Crois tu vraiment qu'elle soit à ma hauteur?
Aussi prétentieux que cela puisse paraître, on sait bien que non.
T'as cherché mon moi en elle, qui n'a été que bassesse, secret et trahison, toi qui es obsédé par les principes, toi qui est prisonnier de tes valeurs. Tout ça était il vraiment sérieux?.
Et c'est vrai, il y a deux semaines, juste deux semaines, après cette infâme année, tu m'as demandé pardon.
Mais jamais, jamais sois en sûr, je ne te pardonnerai.
Je t'aimerai toujours, une partie de moi t'aimera toujours, sans doute parce-qu'on avait rien à voir.
Sans doute parce-que quand je te vois, tu me fais toujours rire et que je te trouve toujours aussi beau.
Sans doute parce-que je ne me suis jamais remise d'avoir épousé un homme aussi cultivé, aussi intelligent que toi.
Mais n'a-t'on pas montré au travers de nombreuses études que l'intelligence ne se résume pas à l'ensemble de savoirs culturels et intellectuels mais bien à la capacité d'adaptation.
Et je ne peux m'empêcher de sourire. Où se trouve donc ta capacité d'adaptation. Existe t'elle simplement?
Je ne suis pas en train de te clasher rassure toi. Je constate simplement.
L'adaptation et l'empathie ne font pas partie de ton monde et c'est ainsi que je réalise à quel point je me suis rabaissée et à quel point je t'ai surestimé.
Un jour, tu m'as dit, que tu ne me méritais pas, que j'étais bien au dessus de toi. Véridique.
Mais as-tu cherché, une fois, à me mériter? As tu mis en œuvre des stratégies afin d'être digne de moi?
Que dalle. Trop difficile. On va se contenter de moins. De beaucoup de moins.
Alors surtout, abstiens toi de tenter de me faire rire, tu sais bien que c'est trop facile. Abstiens toi  de me faire pleurer, ne te permet rien, je t'en prie.
Regarde moi de ton regard chaud et ténébreux. Une partie de moi t'aimera toujours, certes.
Mais il est déjà trop tard.
Au lieu de regarder mes jambes, regarde moi dans les yeux, tu verras qu'il est déjà trop tard.
Plus jamais. Plus jamais le regard vide, plus jamais la cage thoracique vide. Tu l'as brisé, tu l'as déchiqueté mon cœur.  Mais je le recollerai. Tes fils le recolleront.
Il est trop tard et ton regard de braise n'y pourra rien.
Ma dignité et surtout ma liberté, qui t'avait tant plu, te surplombent.
Allez salut.

"Ouais je suis au regret
D'te dire que je m'en vais
Car tu m'en as trop fait. "