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vendredi 18 mars 2016

L'acide

"Si je prie et si j'écris, si je vis comme on parie, si j'écrase mon cœur vide, pour en extraire l'acide, si je pleure et si j'implore, le ciel, la vie ou la mort, si je meurs et si je mords, alors j'y pense encore." Rose
Tu sais, cette semaine, j'ai pleuré, j'ai beaucoup pleuré même.
J'ai trouvé le temps long, en vérité, je trouve toujours le temps long depuis que ma vie est un champ de ruines.
Ça me rappelle un devoir de philo. C'était ma matière préférée en terminale, j'ai même hésité entre la fac de sports et la philo, c'est pas tout à fait la même chose quand même.
Le sujet c'était "qu'est-ce que le bonheur?". J'avais à 17 ans déjà mon avis sur la question, tu t'en doutes.
Je me souviens avoir écrit une phrase qui avait beaucoup plu à la prof. Je disais que le bonheur c'était quand le temps passait trop vite. On les a tous vécu ces moments, qu'on voudrait capturer, qu'on voudrait faire durer toute la vie. Ces moments où tout est joie, sérénité, pleinitude, j'en passe et des meilleures.
Seulement depuis plusieurs mois, le facteur temps est véritablement source d'angoisse.
Pour être honnête, je donnerais tout l'or du monde pour être projetée dans quelques mois, voire même dans quelques années.
Je donnerais tout pour ne plus être civilement la femme de mais être moi, pour ne plus porter ce nom qui n'est plus le mien, et qui me rappelle constamment tout ce qui s'est passé.
Ce nom qui en langue basque signifie "monde noir", tu m'étonnes. J'étais prédisposée à vivre une période noire, on dirait. J'aurais mieux fait de choisir quelqu'un qui s'appelle petit nuage rose, ou youpi tralala, je sais pas moi, je blague, je vanne histoire de ne pas pleurer une fois de plus.
D'ailleurs en parlant de tout ça, j'en ai encore appris de bien belles cette semaine. De bien belles qui m'ont encore coûté des larmes, que je ne pensais plus avoir, comme quoi, on est toujours surpris de ses ressources.
A chialer comme une madeleine. C'est un fait.
De bien belles, des pas jolies, comme on en fait peu, tiens. De très très moches qui m'interrogent encore sur les sept dernières années que je viens de passer aux côtés du vilain, de l'immonde, du goujat.
J'ai versé des larmes de chagrin, de désespoir, de tristesse, mais aujourd'hui ce sont les larmes de haine et de rage qui coulent.
"Dis lui que t'es désolé, t'as du te gourer de trottoir, t'as du te tromper d'histoire quand tu l'as rencontré." Renaud
Je passe du coq à l'âne mais justement le sujet du bac de philo, je m'en souviens encore, c'était: "Peut-on se mentir à soi même?"
Thèse, antithèse, oui, non mais quand même. Par contre, pour mentir aux autres, j'en connais un qui excelle en la matière.
Je pensais avoir traversé le pire et c'est encore un énorme coup de massue qui s'abat sur ma petite tête.
Je me demande parfois ce que j'ai fait pour mériter tout ça et pour en arriver là. Ce que j'en dis, c'est que dans une vie antérieure, j'ai du être une sacrée salope. Comme quoi tout se paye.

Je ne sais pas ce que tu en penses mais pour moi, y a plusieurs sortes de mensonges.
Y a les petits mensonges de la vie quotidienne. Oh oui, j'ai maigri sans rien faire, c'est ma nature d'être fine ( je ne mange pas depuis 3 semaines).
Oui oui j'ai envoyé le papier pour l'assurance ( mince, je ne sais même pas où il est ce foutu papier).
Je suis sûre qu'il va t'appeler ( il en a rien a foutre de toi mais dans le doute on sait jamais).
Qui c'est qu'a mangé tout le nutella? C'est xavier! ( bon c'est moi, j'ai eu une pulsion)
Et puis il y a les mensonges qui te brisent une personne.
Je me demande comment on peut faire pour mentir en regardant la personne en face, en lui disant qu'elle est folle, hystérique, qu'elle est malade mentale.
Je me demande comment on est dans ses bottes lorsqu'on se comporte ainsi.

Moi, je me qualifierais de petite joueuse en la matière, une menteuse de la vie quotidienne.

Une petite menteuse de bricoles à deux francs six sous. Je ne pourrais pas tricher avec mes amies, par exemple, j'ai besoin de leur dire la vérité, déjà pour être conseillée correctement, mais surtout parce-que je sais qu'elles m'aiment ainsi, totalement farfelue, incohérente et ingérable.

Mais lui, l'immonde, le goujat, vraiment je me demande comment il fait pour mentir à tout le monde, se ment-il à lui même aussi?
Pour tout te dire, je n'ai même plus envie de savoir ou de comprendre. Je ne comprendrai jamais comment on peut s'enliser dans le mensonge, à en faire crever de rage, la personne en face.
Je pensais mériter du respect, et encore plus de l'honnêteté, la vérité crue même pourquoi pas.
Mais là encore, c'est trop demandé.

Faut croire que je ne suis pas assez bien pour ça. Mon 6ème sens m'amène à extorquer les informations, les débusquer, et réaliser que passer sa vie avec l'immonde, le goujat n'est que mensonge, mascarade, et entourloupes.
Alors évidemment, certains diront, bon ça va, c'est terminé, ça arrive partout ce genre d'histoires, faut passer à autre chose, allez, oublie.
Oublier? Mais jamais? T'as idée du traumatisme? Viens un peu dans ma tête, tu vas pas être déçu du voyage, je te promets.

Ce qu'on oublie de mentionner dans ce genre d'histoires, c'est la souffrance, l'amertume qui s'en dégagent et qui vous transforment à tout jamais.
Et question bobards, je crois que j'ai épuisé le stock là. Le prochain qui me ment, je le crève. J'en suis là et c'est pas normal, bordel.
T'imagine le truc, si mes fils me mentent, je suis capable de les priver de pom'potes et de pépitos pendant 6 mois pour le coup.

Alors tu vois, j'ai été excédée comme je crois que je ne l'avais encore jamais été de ma triste vie.
Et j'ai fait un truc que je n'avais jamais fait de ma vie, je l'ai bloqué. Je l'ai rayé. Je ne veux plus jamais lui parler ou même le voir. Et je ne m'en porte pas plus mal.
Comment peut on autant ramener sa fraise lorsqu'on est vilain à ce point là? Franchement, j'en ris toute seule. Là au moins, j'entends plus rien.

Je vais continuer de trouver le temps long un moment, j'en ai bien peur.
Je commence à avoir doucement moins de scrupules. Je commence à rêver d'une autre vie, d'un nouveau départ.
Et maintenant que je sais que c'est possible, ça me donne des ailes.
Alors quoi, je vais continuer de faire ce que je peux. Je vais continuer de courir des heures pour me délester de ma haine.
Je vais continuer de poster des photos de ma vie de rêve, de la vie que je m'invente, pour donner le change.
Personne ne poste des photos de lui, les yeux bouffis et la morve au nez, pas très glamour, on est d'accord.
Certains doivent se dire, non mais mate moi ça, elle se rêve la meuf. Elle s'aime.
Eh dis donc, oui je m'aime et personne d'autre ne le fera pour moi. Je vais continuer parce-que, ça va sans doute chercher loin, mais c'est une manière pour moi de rester digne. De lever la tête et de toujours la garder bien haute surtout.


Et surtout, surtout : "Je meurs à l'instant, si l'envie me reprend de remettre ma tête dans la gueule du serpent, de me laisser encore crucifier le cœur pour un joli sourire..." Saez