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samedi 16 juillet 2016

Love me Tinder

"Quand l´écran s´allume, je tape sur mon clavier
Tous les mots sans voix qu´on se dit avec les doigts
Et j´envoie dans la nuit
Un message pour celle qui
M´a répondu OK pour un rendez-vous" Goodbye Marylou. Michel Polnareff

On va pas se mentir, beaucoup d'entre nous passe un temps absurde à pianoter sur leur smartphone, moi la première.
Si demain, on m'annonçait que l'on me confisquait mon téléphone et toutes les applications qui vont avec, je ne suis pas certaine que ça me ferait rire.
Au début, ça serait terrible, comme pour se sevrer d'une putain de drogue, qui rythme mes jours, et même parfois mes nuits.
Mais au final, comme tout serait plus simple et authentique...

Tout serait comme du temps où lorsque je m,'ennuyais, j'enfourchais mon vélo pour aller rendre visite à des copines à l'improviste, sans savoir si elles seraient chez elles.
Ou même lorsque je guettais le facteur, afin de voir si j'avais reçu la lettre tant attendue.
Tout était plus simple, parce-qu'il y avait de la place pour l'imaginaire, et pour une rêveuse comme moi, forcément c'est le graal absolu, de pouvoir rêver, fabuler, supposer.
Aujourd'hui, si untel ne t'a pas répondu ou écrit, tu vérifies à quelle heure il s'est connecté sur Facebook, et s'il est en ligne, t'as compris le message quoi.
Tu ne peux même pas te dire, tiens, il a peut-être été retenu par la voisine qui voulait qu'il promène son caniche, ou je ne sais quoi.
Non aujourd'hui, si tu es un minimum une fouine, comme moi, je peux te dire que la réalité est glaçante, voire consternante.

Bref, tout ça pour dire, qu'il y a quelques mois, je me suis mise en tête de retrouver un mec, un vrai. 
Comme je suis particulièrement occupée, j'ai pensé que les pseudo sites de rencontres en mode application sur mon iphone seraient relativement pratiques. Evidemment, j'ai pas été déçue du voyage.

Sur Tinder, par exemple, je pense que c'est gratuit car les contacts que j'ai pu avoir ont été pour la plupart assez agressifs, dans tous les sens du terme.

Le premier "match" que j'ai eu s'est révélé être avec un type sans aucun humour. Il avait marqué dans son profil qu'il faisait partie de l'Education Nationale. Alors enjouée, je commence à lui parler de sa profession, ce à quoi il me répond que c'est une blague, qu'il n'est pas du tout prof. Je lui réponds alors que s'il n'est pas prof alors je ne lui parle plus.
Réaction sans appel, je me suis faite engueulée comme du poisson pourri, faite traitée de branleuse feignasse qui ne pense qu'à faire la grève, voilà voilà...

Deuxième match, Bibou. Plutôt mignon sur les photos, très rigolo dans la conversation, ça mérite bien d'aller boire une bière avec. Il arrive. Je sais déjà que je vais rester 30 minutes montre en main. Un physique absolument pas conforme aux phots, 1m20 au garrot, et il me fait déjà les yeux d'amour... La loose. Je fuis...

Troisième match, là je pense avoir fait mouche. Un bordeluche, assez joli, éduqué, cultivé, drôle et très motivé.
On échange de manière assidu pendant 3 jours. Je suis conquise pour aller boire un verre.
Je ne sais pas ce qui lui a pris mais j'ose imaginer que c'est bien mieux que ce soit passé comme ça.
Sans doute pris d'une confiance répréhensible, le jeune homme part sur un terrain glissant, celui du sexe. M,'expliquant ce qu'il aime, se positionnant véritablement en victime des assauts plus délirants les uns que les autres de ses nombreuses conquêtes.
En bref, ses pratiques sont déviantes, il m'annonce la couleur, j'essaye d'en savoir plus. Il s'engouffre dans des détails plus que trashs, qui je pensais n'étaient réalisés qu'au sein de films pornos très très hard... Au suivant.

Sur Adopteunmec, par exemple, je suis quasi certaine que les types payent car il y a une courtoisie, parfois même un peu cucul qu'on ne trouve pas sur Tinder. 
Les garçons y sont gentils, polis, attentionnés et cherchent à se vendre par tous les moyens.

Sincèrement, tout ce que je peux conclure c'est que je ne suis vraiment pas faite pour ce type de démarche.
Forcément, ça a occupé quelques une de mes soirées de parler avec n'importe qui, mais j'ai vraiment du mal.
Encore une fois, aucune place pour l'imaginaire, la spontanéité, rien que d'en parler, je suis mal à l'aise et je sens l’exaspération prendre le pas sur moi.

Tous ces gars, qui pour certains, gagnent sans doute à être connus, me donnent envie de les enguirlander, de leur dire mais merde, c'est pas ça la vie, raconter des conneries derrière un écran. Parle, drague en terrasse bordel, lance des regards brûlants, des sourires carnassiers, mais pas ça merde, c'est trop facile.
Quand on était au collège et qu'on avait envie de rouler deux trois pelles au voisin, fallait prendre son courage à deux mains, aller le voir et lui demander s'il voulait bien sortir avec soi.

C'était quelque-chose, ça foutait la trouille, on sentait son petit cœur palpiter, ses jambes vaciller, sa tête s’embrouiller, c'était terrible mais c'était génial.
Franchement, c'est devenu trop facile de pécho, et c'est pas normal, on devrait encore avoir la trouille et ne pas accepter toutes les conneries que ces types peuvent déblatérer tranquillement, bien cachés derrière leur téléphone.


Et puis voilà ce petit mec tout frais que je connaissais de vue, il y a dix ans qui me superlike. Me voilà quelque peu flattée mais pas dupe. Je commence à converser avec lui. Sympa. Alors qu'il y a dix ans, je l'avais trouvé con et pour cause, il avait refusé de m'embrasser en boîte suite à un jeu débile. Bref, je croise secrètement les doigts pour qu'il ne s'en souvienne pas. Evidemment il s'en rappelle.
Bref, j'ai super honte mais c'est pas grave, j'ai vraiment un problème du point de vue de l'amour propre c'est clair, nous y reviendrons par la suite.
Ce type en question a l'air simple, sympa et bienveillant. Il prend bien soin de me dire qu'il ne me baratine pas, malgré le fait que plusieurs personnes m'aient prévenue à son sujet. Il sera même qualifié de "snipper pro".
On est  d'accord, ça veut bien dire ce que ça veut dire...
Au final, on connaît la suite, prévisible, sans réelle surprise en fait. Un altruiste hédoniste, dans toute sa splendeur, et voilà!
Un altruiste hédoniste, pas très très honnête si tu veux mon avis. Le genre d'altruiste qui te donne envie de  le mépriser pour des siècles et des siècles Amen.

T'as la catégorie Altruiste hédoniste qui t'annonce la couleur illico presto, au moins, tu sais à quoi t'en tenir.
Le type, il est pas là pour te conter fleurette, il ne le fera pas, c'est à prendre ou à laisser.
Et puis, t'as la catégorie de ceux qui te font croire que, non non, ils ne jouent pas sur plusieurs tableaux! Non mais pourquoi faire, puisque tu es tellement exhaustive! Non! Aucune raison de t'inquiéter! Ils se la jouent grand seigneur, t'expliquant même à quel point ils sont sincères, qu'ils "assument toujours, même quand ça n'est pas facile" (cette phrase n'est évidemment pas de moi); grotesque!
Cet affreux, un soir, doit te rappeler, puis finalement, bah, il rappelle plus jamais.

Alors bon quand même, au bout de dix jours, tu te poses des questions, tu t'interroges, tu demandes une explication. Que tu n'auras jamais non plus.
Pour tout te dire, je ne suis pas en colère contre lui, mais contre moi.
Je n'aurais jamais du me rabaisser à quémander cette explication, parce-que des raisons, il doit y en avoir dix mille, et en fait j'ai même pas envie de les connaître.
En fait, je m'enfous littéralement.
En fait, tout ce que je vois dans cette histoire c'est ce manque d'amour propre que j'ai eu et ça me met hors de moi.
Valérie m'a passé un savon, et je lui en suis bien reconnaissante.
Les amies ne sont pas là que pour vous encenser, se faire remettre les pendules à l'heure, ça fait pas de mal de temps à autre.
Sur le moment, j'ai franchement eu les boules. Elle n'a pas vu les larmes qui perlaient sur mes joues derrière mes lunettes noires.
Ces larmes qui roulaient comme pour me dire toute la déception que j'avais encore une fois de moi, de me perdre, et de faire toujours et encore tellement de mauvais choix, qui ne m'apportent rien de plus si ce n'est de la peine.
Je sais qu'en raccrochant, elle a eu mal au cœur, mais moi, je suis heureuse qu'elle ait joué ce rôle.

Julie, a elle, été plus diplomate, évidemment, elle l'a traité de joli cœur, j'ai trouvé ça plutôt mignon, et ce que j'ai trouvé pas con, c'est ce qu'elle a par la suite mis en exergue. Le fait que je me tourne toujours vers le même type de totos et que j'ai toujours la même attitude débile et indigne de moi.

Et puis, c'est May, qui a eu le mot de la fin en me disant que tant que je n'aurais pas compris qu'un homme ne fera jamais mon bonheur, et que je dois apprendre à vivre heureuse sans, je n'avancerai pas. Que je n'étais pas prête.

Toute à leur manière, elles ont raison. Je ne suis pas prête, y a ce regard langoureux qui parfois encore me hante, il y a Cette fossette sur sa joue qu'on ne peut déceler que lorsqu'il éclate de rire. Y a cette peau toute douce de son cou que je sens encore parfois sur le bout de mes doigts. Non, je ne suis pas prête.
Alors tu sais quoi, je vais les écouter, comme je les écoute toujours avec grand soin.

Je vais lâcher mon téléphone, et toutes ces applications débiles. 
Va falloir que j'accepte d'être seule, va falloir que j'apprenne à m'aimer pas que physiquement, pas que virtuellement parce-qu'on sait bien que c'est pas ça la vie.
On sait bien que je me perds une fois de plus, plus que je ne me trouve.

Va falloir en passer des moments authentiques avec des gens sincères et simples, cette fois.
Va plus falloir parler de tout ça parce-que ça ne sert à rien, cette fossette ne m'appartient plus.

Va falloir que je vive, juste vivre, faire les choses avec beaucoup, beaucoup d'amour...
Va falloir que j'apprenne à sourire, à sourire comme ça, pas parce-qu'il y a une photo.
Va falloir que j'en ai envie aussi.

Et puis peut-être qu'un jour, au détour d'une rue, d'un commerce, d'un café, j'aurais envie de demander à quelqu'un de sortir avec moi. Et là pas pareil, mes jambes vacilleront,  ma bouche sera sèche, mes pupilles dilatées, mon cœur palpitant, et là  j'aurai de nouveau quinze ans.



mercredi 6 juillet 2016

True Romance (To Jojo)

"Oh my love
what are we doing here
This little heart
Racing through the gates
Lighting up my cigarettes and counting out the change in our pockets
Tell me love
Will we ever know ourselves?" True Romance The Citizens

Lorsque j'ai entendu cette chanson pour la première fois, c'était dans ma 206 pourrie, il y a 3 ans jour pour jour; c'était la veille de mon mariage jour pour jour, nous venions de prendre des tapas et des bières au Kostaldea, avec Audrey, François et mon amour pour toujours de Jojo. et il m'a fait écouté cette chanson. Et j'ai su à cet instant que j'aimerais cette chanson, malgré tout, malgré tout ce qui pourrait se passer. J'aimerais cette chanson parce-que c'était moi.
 J'aimerais cette chanson comme j'aimerais Jojo. Pour la vie, sans doute.

Jojo, je l'ai connu, un 1er septembre 2009, j'avais une robe multicolore dégueulasse, perchée sur des compensées que j'avais achetées avec Valoche aux soldes précédentes, un bon choix, un coup sûr, un petit dégradé ridicule, et surtout un bronzage à faire pâlir d'envie toutes les nouvelles collègues arrivant de Bretagne et du Sud-Est d'ailleurs (einh Elo!)
Et ce matin de Septembre 2009, où j'ai su ce que briller les yeux d'un garçon voulait dire...
"T'es prof à Matisse?"
"Ouais" (l'air crâneur, je sais tout, j'ai tout vu)
"Je suis prof principal, je l'ai jamais fait, j'ai peur"
"T'inquiète, je suis rodée, j'ai une une fiche toute prête, je te la photocopie" (l'air sacrément fier)
"Ah ouais, tu ferais ça?"
"Carrément, tout ce que t'as à faire, c'est discuter sur rien, je le sais, faut rien laisser passer" (l'air moins fier #jemesuisfaitebaladerpendant2ans #jexperimenteunnouveautruc)

Je ne vais pas te mentir, c'est au fil de cette conversation toute à fait ridicule que nous sommes tombés fous amoureux l'un de l'autre.
Et je me dis souvent, que si Jojo avait été là, jamais je n'aurais été si malheureuse, parce-que lui sait m'aimer comme personne ne m'aimera jamais.
Et que si Jojo avait été là, rien de tout ça ne saurait arrivé, parce-que son amour se substituait à l'amour du goujat, et qu'il avait la paix, parce-que-j'étais comblée.
 Quand je passais devant la salle de maths, j'étais Miss Monde. Son sourire s'illuminait, et le mien aussi, par la même occasion.
On savait bien, l'un comme l'autre, que je n'aimais pas les hommes, à part le goujat. Et lui.
Et chaque moment passé avec lui est juste une bouffée d'oxygène d'oser être soi même, d'être princesse, d'être bourrée, d'être princesse bourrée, de croire s'être fait voler ses chaussures à talons préférées et de dire "mais c'est pas grave, c'était la meilleure soirée de ma vie" et de renaître de ses cendres comme par magie.

Toujours est-il qu’après l'écoute de cette chanson absolument fabuleuse, j'ai voulu de la romance;
Ouais, coûte que coûte aujourd'hui je veux de la romance.
Je ne veux pas de ce type qui a l'enivrance du champagne, qui t’écrit des textos tous les jours, te fait des belles phrases. Et se révèle avoir la consistance d'un doliprane, effervescent, plus de bulles, plus de tête qui tourne...Plus rien, sans explication, comme ça.
Non, moi, je veux de la romance.
Je veux être magnétisée. Du magnétisme comme avec ce type avec ses dread et ses tatouages.
Je veux être magnétisée à n'y rien comprendre. Comme avec ce type à dread et à tatouages.
Ouais je veux de la romance, comme avec ce grand con qui n'a rien à me promettre, mais qui me fait bien rire, pas si mal au final...
Je veux rire, je veux oublier ce qui me pèse, et je veux rire encore et encore, je veux creuser mes deux petites parenthèses enchantées au coin des lèvres, que j'affectionne tant.
Ces deux petites parenthèses qui me disent régulièrement: "tu as vécu le pire mais souris, ris, c'est pas si grave".

Ouais je veux de la romance, comme avec ce surfeur, léger et drôle, je veux de la romance.
Je veux de la romance autour d'un mojito au Ventilo avec ce surfeur léger et drôle, qui me fait marrer, et passer de bonnes soirées.

Je veux de la romance, avec cet amoureux parisien transi, qui m'a, comme je l'ai précédemment dit, écrit le plus beau mail qu'on puisse écrire à son amoureuse pas réciproque, et qui ne manque jamais un anniversaire.
Ouais, je veux de la romance et je ne veux plus jamais voir son regard ténébreux à lui, je veux de la romance avec tout sauf un regard noir et langoureux.
Je ne veux plus voir d'yeux noirs, je veux des yeux malicieux.
Ouais je veux de la romance, je veux une voix plus forte que la mienne.
Ouais, je veux de la romance, je veux des épaules plus fortes que les miennes...
Ouais je veux de la romance, mais qui soit véritable et non pas passagère.
Je veux de la romance au soleil avec un type, qui me verra comme la femme que je suis.
Un type qui aura les épaules suffisamment larges pour poser à la consigne, toutes les valises, que je me traîne, et qui me considérera, moi, seule.
Ouais je veux de la romance.

Je veux qu'on me regarde avec les yeux de Jojo. Mais je crois que c'est trop demandé en fait. Seul Jojo saura toujours qui je suis, et ce que je vaux. Il ne peut en être autrement, et c'est sans doute ce qui forge l'intensité de notre amour.
 .
Ouais je veux de la romance, et en vérité, je ne sais pas à qui je parle mais si tu savais comme je compte sur l'été...
"J'fais un vœoeu le feu d'un duel au soleil
Je rêve d'un duel avec toi
En haut d'la falaise tu viendras
Provoc et duel avec toi
Me donner la fièvre au soleil
En haut de la falaise rebelle
Je veux un duel avec toi

Duel au soleil contre moi
Duel contre moi. Duel au soleil. Etienne Daho