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jeudi 9 février 2017

Run Baby Run

"Le secret, ce ne sont pas les jambes. C'est avoir le courage de sortir, et de courir lorsqu'il pleut, qu'il y a du vent et de la neige.
Lorsque les éclairs s'en prennent aux arbres, lorsque les flocons de neige ou l'averse de glace te cinglent les jambes et te font pleurer.
Pour poursuivre, tu dois essuyer les larmes, pour voir les pierres, les murs ou le ciel." Vaincre ou mourir. Kilian Jornet.

Justement, pas plus tard, que mardi soir, Philippe et moi sommes partis courir en début de soirée. J'avais peur de la pluie, et lui ai donc demandé par texto si l'on maintenait notre entraînement.
Ce à quoi, il m'a répondu :"Eh Barbie, on va pas s'échapper pour trois goutelettes!"
Lorsque nous sommes partis de la Côte des Basques, c'était beau, le ciel est bleu orage, avec tant de nuances qu'il était difficile de dire véritablement s'il était gris, bleu gris, bleu orage. La mer était tumultueuse, et je me suis surprise à sourire lors des premières foulées.
Je me suis sentie vivante.
Puis, au fur et à mesure que nos jambes foulaient le bitume, le vent s'est levé, et lorsque nous sommes arrivés à Anglet, nous avons pris tout le sens de la mesure si moindre (humour) des trois fameuses goutelettes dont Philippe parlait quelques heures auparavant.
Un orage, que dis-je, des bourrasques, et de l'eau en veux-tu en voilà.
Peu importe, nous étions là, sans autre moyen ou d'autre alternative que de poursuivre notre chemin.
Je me suis surprise à sourire encore une fois. Je me suis dit qu'au moins, j'aurais pas trop chaud.
Puis, ça s'est calmé, puis non, arrivés à la Grande plage, on faisait du surplace à cause du vent et même si mes jambes avaient envie de hurler, moi dans le fond, j'avais envie de rire.
Je me suis dit qu'il fallait en passer par là. Qu'au final, pour ne plus jamais avoir mal au cœur, je devais avoir mal au corps et que tout me semblerait tellement relatif après tout ça.
Puis lorsque j'ai réussi, à franchir la dernière de ces putains de cent marches, Philippe m'a checkée, comme un pote et ça m'a émue.
Il m'a dit: "tu verras, quand on gagnera le SwimRun en mixte au scratch , on s'en souviendra de cette sortie".
Sur lui, il  y aurait tant de choses à dire mais je me tairai car je sais qu'il n'aimerait pas que je parle de lui. Je dirai simplement que c'est la rencontre d'une Barbie bardée de paillettes et d'un ours qui s'est laissé amadouer.
J'ai jamais vraiment été une filles à copains, à potes.
Je ne sais pas si tu as déjà remarqué, mais il y a des filles qui sont très douées pour ça.
Elles adorent la compagnie des garçons, se considérant comme leur égal. Elles n'aiment pas trop les filles, mais les mecs, ah ça elles ont plein de copains.
En définitive, ça n'a jamais été mon trip, moi je suis très copines, très girlsband, j'ai peu d'amis garçons et ceux que j'ai sont en fait des amis du goujat en fait.
Des amis, en somme, qui m'ont adoptée, et sur qui j'ai pu compter dans les moments les plus délicats. J'en ai peu c'est vrai, mais je me sens chanceuse qu'ils n'aient jamais pris parti.
Je n'aurais pas aimé qu'ils me disent: "ouais c'est un salaud, ceci cela", j'aurais détesté qu'ils me tournent le dos parce qu'ils le connaissaient depuis la maternelle.
Ils ont fait ce qu'ils avaient à faire, parce qu'on a beau dire, (surtout lorsqu'on les voit à l’œuvre aux fêtes de Bayonne par exemple), mais ce sont des mecs des vrais, des mecs intelligents, je te jure.


Petite interlude, tout ça pour te dire que même courir sous la tempête, me calme.
Comme je t'avais dit, j'ai de grands projets. Enfin, un surtout! Mais je m'y adonne à fond les ballons.
Pas forcément pour qu'on se dise, oh lalala, regarde comme elle est forte, sa course c'est difficile einh, quel mental.
Non, c'est plus que ça. En fait, ce qu'on pense de cette course comme de moi d'ailleurs, je m'en moque comme de l'an quarante.
Je crois qu'en fait, j'ai des choses, beaucoup de choses à me prouver.
Tu sais, j'ai raconté beaucoup de trucs, j'ai pris beaucoup de photos cette année, mais dans le fond, qui suis-je vraiment?
J'ai tenté des tas de choses, pour me sentir vivante, pour oublier d'où je venais, pour oublier le goujat, pour oublier tout l'amour que j'avais pour lui.
Qu'est-ce que j'ai appris?

J'ai appris qu'on efface pas la plus grande histoire d'amour de sa vie d'un coup de baguette magique, malgré les circonstances plus déplorables les unes que les autres.
J'ai appris que côtoyer des altruistes hédonistes, c'est drôle sur le moment mais inutile, et qu'au final, on a plus de chance de bien le vivre lorsqu'on prend les choses à la rigolade.
J'ai appris que côtoyer  des menteurs indécis, c'est perdre son temps. D'autant plus lorsqu'on se rend compte que le spécimen en question n'est finalement pas un homme un vrai, la bonne blague. Mais bel et bien un baltringue paumé, seul et ayant l'audace de me comparer à sa nouvelle conquête, hybride de Mariah Carey et de Kim Kardashian.
Ce beau parleur dirait que je suis abjecte de suffisance et de mépris, certes mais que veux tu c'est ce qu'il reste lorsque le cœur est empli de déception et de rancune de s'être faite berner par trois belles phrases à deux balles. Mytho, beau parleur de pacotille, ta maman aurait honte de ta manière de te comporter, allez oust, dégage de là!

Et finalement je réfléchis, je m'interroge forcément sur ce que je veux vraiment.
Nicole m'a fâchée lors de notre dernière rendez-vous. elle m'a dit: "mais enfin, vous ne vous rendez pas compte de qui vous êtes, vous êtes un astre, une étoile, une reine, prenez soin de vous, faites vous du bien, quand même!"
Elle me dit ça à chaque fois, et à chaque fois, je ne sais pas par où commencer, je me sens découragée.

Elle me dit: "mais enfin, vous n'avez pas besoin d'un homme, vous avez besoin de vous, vous avez besoin de vous aimer, juste ça".
Je suis réellement découragée lorsqu'elle me dit cela. Et puis finalement, je me dis que c'est peut-être comme se retrouver face à la Rhune ou à l'Artzamendi, c'est se dire, ok, il y a beaucoup à grimper, et en plus, il va falloir redescendre. Je vais prendre les choses les une après les autres,  et gérer comme je peux.

Je vais accepter de souffrir, d'avoir mal, je  vais m'écouter là pour une fois.
Puis, je vais aussi respirer à plein poumon et me dire que j'ai de la chance, reconnaître que dans mon malheur j'ai une chance infinie.
Je vais accepter de me suffà moi même et ce ne sera pas chose aisée.
Je sais bien qu'au final j'étais pas prête et c'est bien pour ça que j'ai confondu un homme, un vrai avec un tocard. J'étais pas prête.
Je devais d'abord être heureuse d'être seule avec moi même, mais j'ai voulu brûler les étapes, toujours ce temps, source d'angoisse bordel.
L'autre jour, une collègue m'a dit en parlant du goujat, mais pourquoi tu l'as aimé, s'il était si goujat?
Et je me suis rappelée.
Je me suis rappelée à quel point j'étais fière de me balader à son bras. J'ai jamais été si fière d'être avec un homme qu'avec lui.
J'étais fière de le présenter, il était beau, brillant, mais pas moins nocif.
J'étais en pâmoison lorsqu'il prenait la parole en public. Il avait cet esprit de contradiction  et le petit air qui allait avec, qui me laissait totalement admirative, moi qui avais si peu confiance en moi.
Il aurait contredit Nietzsche, pour le plaisir de batailler, et ça le rendait séduisant, j'avoue.
Sa fossette gauche se creusait, son regard frisait et j'étais conquise.
Et Aujourd'hui, je me dis, qu'au final, il a beau être ce qu'il est. Il a beau avoir vendu tous ces principes, toutes ses valeurs, au diable, il reste celui qui m'a faite vaciller en quelques secondes.
J'ai eu de la chance, finalement de savoir ce qu'est un coup de foudre. Je sais qu'il a l'a eu aussi et qu'il ne l'aura plus jamais.
Je sais qu'il a merdé et qu'il n'aimera jamais la vilaine comme il m'a aimée moi. Et ça me suffit.
Tu vois comme j'ai grandi. Et aujourd'hui, donc, je n'accepterai quelqu'un dans ma vie que lorsque je serai fière d'être à son bras comme je l'étais au sien.
Et aujourd'hui, pour me suffire à moi même, je me nourris de sport.
Lorsque je glisse dans l'eau, je me purifie, je me déleste de tout mon chagrin, c'est comme me laver, me débarrasser de toutes ces mauvaises ondes et c'est salvateur, j'avoue.
Et lorsque je brasse l'eau avec mes bras, je me sens immense, et lorsque j'ai mal, je me sens heureuse, oui, j'avoue.

Et lorsque je grimpe, je me souviens que j'ai cru mourir, j'ai cru que je ne survivrai pas de tout ce chagrin, puis si. Comme quand je grimpe, que j'ai envie d'enguirlander ma coéquipière, et qu'au final, après un pied devant l'autre, je me calme seule.
J'ai pas eu le choix en fait.
Puis lorsque je cours, ah lorsque je cours, c'est un rendez-vous avec moi même, que je ne raterais pour rien au monde. Puis parfois un rendez-vous avec lui aussi.
Je règle mes comptes, un peu, beaucoup, passionnément.
Parfois, elle me reproche de trop l'idéaliser depuis qu'il est parti mais j'y peux rien;
Je me rends compte qu'au final, depuis, que je suis née, c'est le seul type avec mes fils, avec mon tonton, qui ne m'a jamais fait défaut, alors quoi!?
Je règle mes comptes avec lui lors de mes sorties, ouais, et je lui dis, tu te rends compte, j'arrive plus à pleurer depuis que t'es parti. Des fois, je me force pour la forme, mais j'y arrive plus, les larmes se ravalent d'elles même.
"Mon visage aussi s'est ridé, mon cœur lui s'est bridé
Un truc en moi ce matin-là s'est brisé
Et même si je réponds ça va merci
J'ai dans la bouche comme un mauvais goût d'inertie
J'essaye de le masquer mais c'est dur , je te jure ouais, putain c'est dur
J'ai l'impression qu'il y a plus rien, j'ai peur en fait
Depuis que tes yeux me regardent plus, il se passe plus rien" Un ange dans le ciel. Kool Shen.

Je règle mes comptes avec lui mais peut-être qu'au final c'est ce qu'il voulait, lui que j'arrête de pleurnicher pour un oui, pour un non.
Partir, c'était me responsabiliser et c'est chose faite, et tu sais, ce projet, cette belle chose qui rythme mes jours et me tient tellement à cœur c'était comme me donner rendez-vous, me retrouver, après tout ça et accepter enfin d'être seule.

Alors j'ai arrêté, j'ai arrêté tout ça. Les sorties, les rencards, mon temps libre je le passe avec moi même, j'avoue. Et à mesure que les muscles souffrent et se dessinent, je me retrouve, à mesure que j'accumule la fatigue articulaire, musculaire, je revis, finalement, c'était aussi simple que ça.
Alors, voilà, il m'aura fallu, un an, t'imagine, 365 jours, 8760 heures, avant de comprendre que je dois être seule et que j'ai juste besoin de ça, pour me sentir vivante.
Tu sais quoi, rendez-vous en juin, je vais faire des merveilles.
  Et sur ce, je te laisse avec Ed Sheeran, et cette petite faribole qui me fait littéralement craquer.
C'est comme ça, comme ce rythme, comme cette tchatche que je l'imagine, celui dont je serais fière, tu vois.
Je t'embrasse...




1 commentaire:

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